Petit frère du célèbre V4RS, le Colnago V4 n’en reste pas moins un Colnago avec ce que cela implique comme attente en matière de performance et de finition. Chose nouvelle avec ce vélo, c’est du côté du rapport prix-équipement qu’il faut désormais regarder avec un montage particulièrement étudié qui bénéficie notamment d’une belle paire de roues en carbone.
Colnago dispose d’une gamme complète avec deux modèles phares. Le C68 qui prend la suite de la série « C » qui compte notamment le C40 jusqu’au C64 est toujours fabriqué en Italie (retrouvez notre vidéo sur la fabrication du Colnago C68) et le V4RS qui est LE vélo dédié à la compétition (rejoint cette année par l’ultra-aéro Y1RS). Utilisé par Pogacar et tout le Team UAE depuis presque 3 ans, ce V4RS est décliné en version moins onéreuse simplement appelée V4. C’est ce vélo que nous essayons.
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Très proche techniquement du V4RS, je vous invite à relire le Supertest de ce dernier dans lequel j’explique tout le développement et les spécificités technique de ce châssis qui est ici repris dans sa totalité, que ce soit pour la forme ou pour la géométrie.
En clair, le Colnago V4 est proche d’un V4RS à 85%. La différence entre les deux modèles se situe exclusivement sur le type de carbone utilisé et sur le lay-up de ce dernier. Comprenez que le V4 dispose d’une association de carbone et de résine légèrement moins évolué que sur le V4RS, ce qui alourdit le cadre d’une centaine de grammes. La rigidité est annoncée comme égale au V4RS, tout comme la filtration des vibrations.
C’est donc sur le rapport poids/rigidité que le V4RS se distingue, en étant plus léger sans perte de rigidité.
Comprenez que la différence entre les deux cadres est très subtile et que les équipements risquent de faire une différence plus importante en termes de comportement et de plaisir que la différence entre les cadres V4 et V4RS.
Notre vélo d’essai bénéficie d’un montage cœur de gamme amélioré par Apesud, distributeur en France Colnago. Il bénéficie en en plus des roues Fulcrum aluminium d’une paire de roues Mavic Cosmic S 42 chaussées de pneus Pirelli P7. De quoi sensiblement upgrader le vélo et lui donner l’occasion de s’exprimer. Un bon plan !
Le groupe Shimano Ultegra Di2 a toute sa place sur ce montage. Bénéficiant de la même ergonomie que le Dura-Ace, il offre un fonctionnement aussi sensiblement identique. À ce titre, je trouve que la différence entre Ultegra et Dura-Ace est plus ténue qu’entre Ultegra et 105.
Un groupe 105 mécanique est aussi disponible à un tarif encore inférieur qui permet au Colnago V4 d’afficher un tarif d’accès de 5399 euros avec la paire de roues Mavic Cosmic S 42.
Notez que tous les Colnago V4 bénéficient d’un poste de pilotage qui diffère par rapport au combo carbone du V4RS. Les V4 disposent d’un cintre carbone Colnago associé à une potence aluminium. La câblerie transite dans le cintre puis passe sous la potence. Le cadre est évidemment compatible avec le combo monobloc, disponible en accessoire.
Ayant toujours en tête le souvenir de mon essai du Colnago V4RS, je pars plein d’optimisme avec le V4. La géométrie étant identique, je retrouve mes marques et cette sensation d’être posé sur un pur vélo de compétition. La précision de la douille de direction est certainement l’un des plus grands points fort de cette machine qui ne fait preuve d’aucun flottement et offre une précision de pilotage chirurgicale. Dans ces premiers mètres, mis à part la masse supplémentaire du vélo (de l’ordre de 500 grammes) qui se ressent, apportant plus d’inertie, rien ne distingue le V4 du V4RS.
Quelques mots sur la finition. Je profite de ces premiers instants en selle pour observer le vélo plus en détail. La finition est superbe et même si la peinture grise du vélo d’essai fait moins compétition que le réplica UAE du V4RS, je trouve cette teinte infiniment plus distinguée.
Le poste de pilotage en deux parties (cintre et potence) offre l’avantage par rapport au combo monobloc d’une possibilité de réglage parfaite. Un gros point fort à mon sens tant nombre de combos imposent souvent une forme immobile.
Le confort n’évolue pas par rapport au V4RS, ce qui place le V4 dans la catégorie des vélos plutôt confortables, sans plus. Certains concurrents font mieux, mais ne peuvent se targuer de la rigidité offerte par le Colnago. Et certains concurrents font bien pire.
Sur le plat le Colnago V4 se démarque de la plupart de ses concurrents grâce à ses roues en carbone. Le vélo est très efficace en relance et permet de conserver la vitesse acquise, même dans des faux-plats. Par rapport au V4RS, encore une fois c’est une histoire de masse. Le V4RS est un chouia plus réactif et incite davantage à relancer et appuyer sur les pédales là où le V4 se satisfait d’un pédalage plus posé. En clair match quasi nul.
C’est dans les bosses que la différence entre les deux modèles se creuse. Légèrement moins réactif, le V4 fait plus sentir sa masse globale sur ce terrain que sur le plat. Un pédalage plus en souplesse me semble plus adapté au V4 au contraire du V4RS qui s’accommode volontiers d’un pédalage tout en force.
Une comparaison entre ces deux modèles qui peut paraitre peu naturelle car V4 et V4RS sont séparés de plusieurs milliers d’euros mais qui permet de faire ressortir les excellentes qualités du V4 : un vélo qui ne démérite pas et qui franchement comblera 95% des cyclistes que nous sommes, quel que soit le terrain.
Quelques mots sur ce montage en Ultagra Di2 et roues Mavic Cosmic S : une véritable aubaine !
En reprenant les principales caractéristiques du V4RS et en bénéficiant d’un tarif nettement plus accessible, le Colnago V4 coche les principales cases d’un grand cœur de gamme. Bien plus qu’un simple vélo d’accès au nom « V4 », il permet de s’offrir un grand vélo et de profiter du légendaire nom Colnago.
Une parfaite synthèse entre performance, plaisir, légende et rationalité.
