État des lieux
Selon le bilan, 244 cyclistes ont perdu la vie en 2022.
Parmi ces cyclistes, on relève 50 hommes tués de plus en 2022 par rapport à 2019, contre 7 femmes.
Par ailleurs, la part des cyclistes et des trottinettes électriques représente 8 % de la mortalité globale (sur 3.260 personnes) et 20 % des blessés graves (2.626 en 2022).
Pour vous donner un comparatif, en 2019, 187 cyclistes sont décédés sur la route, ce qui constitue en 2022 une augmentation de + 30 % !
En 2010, 147 cyclistes avaient perdu la vie, ce qui, par rapport à 2022, constitue une augmentation de + 66 %
Pour ce qui est des blessés graves, on constate également une augmentation notable. Ces blessés étaient 2.314 en 2019 pour 2.626 en 2022, soit une augmentation de + 13 %.
Selon la Déléguée Interministérielle à la Sécurité Routière, Madame Florence GUILLAUME, ces chiffres s’expliqueraient par le développement des mobilités douces constituées par les vélos et les utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM).
Cette explication ne nous rassure pas pour autant et aucune solution ne semble véritablement se faire jour.
Conscient de ce phénomène, qui semble devenir un vrai fléau de notre société moderne, de nombreux médias ont décidé de traiter ce sujet brulant.
Un rapport semble à l’étude au Gouvernement dont les résultats ne nous seront communiqués qu’au printemps prochain. Il semble que quelques tendances se dégagent déjà.
La campagne plus dangereuse
Ainsi, nos campagnes seraient plus dangereuses que nos villes. Même si cela peut apparaitre étrange, ce n’est pas en milieu urbain que les cyclistes sont le plus souvent en danger.
À titre d’exemple, une seule personne est décédée à vélo à PARIS en 2022. C’est donc plutôt hors agglomération que le danger serait bien présent.
C’est ce qu’expliquait l’ONISR en 2021, qui indiquait que la mortalité en agglomération augmentait 4 fois moins vite que celle constatée hors agglomération.
La faute très certainement à l’absence d’aménagement des voies de circulation mais aussi au comportement dangereux de nombreux conducteurs de véhicules.
Les chiffres nous indiquent également que les séniors sont les plus exposés puisqu’en 2022, 38 % des cyclistes tués ont plus de 55 ans et ont perdu la vie sur les routes situées hors agglomération.
En outre, lorsque l’on procède à une analyse plus fine des chiffres communiqués, on s’aperçoit que les accidents graves chez les cyclistes progressent de manière sérieuse, notamment hors agglomération.
Comment dès lors expliquer qu’il soit plus dangereux de pratiquer le vélo en campagne qu’à PARIS en heure de pointe ?
Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit mais d’une réalité démontrée par les chiffres.
Parmi les explications possibles et nonobstant ce que je viens de vous indiquer ci-dessus, il convient de constater que, hors agglomération, les véhicules se déplacent à une allure beaucoup plus rapide.
Certaines routes départementales prévoient une limitation à 90 km/h peu respectée, ce qui constitue de manière évidente pour les cyclistes un danger important.
Ajoutez à cela la consommation d’alcool au volant, de stupéfiants, l’utilisation des téléphones mobiles en nette croissance et vous obtenez les chiffres inquiétants relatés ci-dessus.
Bien évidemment, il convient de pondérer ces chiffres avec l’augmentation croissante des cyclistes depuis la pandémie du COVID-19. Ainsi, l’utilisation du vélo en ville a augmenté́ de 34 % en 2022.
Comparativement, la mortalité urbaine des cyclistes progresse peu.
Cela résulte d’un phénomène que l’on appelle « la sécurité par le nombre » et qui s’explique par le fait que les cyclistes contribuent, par leur grand nombre, à ralentir la circulation.
En effet, plus les cyclistes sont nombreux, plus les automobilistes ou autres usagers de la route, se trouvent contraints de rouler plus lentement et d’être plus précautionneux.
Cela n’est pas le cas hors agglomération.
Le vélo pratiqué en ville demeure cependant dangereux. Alors peut-on espérer que ces chiffres interpellent nos dirigeants à renforcer les aménagements cyclables ou est-ce un vœu pieux ?
Si l’on veut développer la mobilité douce, il convient d’avoir une véritable prise de conscience tant pour nos politiques que pour les usagers de la route en général.
C’est à cette seule condition que les morts et les blessés graves diminueront.
Je vous avoue cependant être sceptique, notre Cabinet ayant vu ces dernières années le nombre de clients cyclistes victimes d’accident de la circulation augmenter très nettement…