CICLAMADRID : LE CYCLOTOURISME EN PLEIN ESSOR
L’initiative CiclaMadrid, née de la volonté de faire de la région un modèle de tourisme durable, s’adresse à ceux qui cherchent à découvrir Madrid autrement. Plus qu’une simple promenade à vélo, CiclaMadrid propose une immersion totale dans la diversité culturelle et naturelle de la région. Cette initiative, soutenue par les autorités locales, a permis de créer un réseau dense et bien entretenu de pistes cyclables, reliant entre eux les points d’intérêt majeurs.
Le joyau de ce réseau est sans conteste le “Gran Tour de CiclaMadrid”, un parcours circulaire de 420 kilomètres qui invite les cyclistes à une exploration approfondie des trésors de la région. Le Gran Tour, loin de se limiter à une simple performance sportive, est une véritable aventure humaine, où chaque étape est pensée pour offrir une expérience complète : paysages grandioses, patrimoine architectural, rencontres avec les habitants, et bien sûr, la découverte d’une gastronomie locale qui ne manquera pas de ravir les palais les plus exigeants.
Article écrit en collaboration avec Cicla Madrid.
L’APPEL DES MONTAGNES : SAN LORENZO DE EL ESCORIAL ET SES ENVIRONS
Parmi les étapes incontournables du Gran Tour, San Lorenzo de El Escorial occupe une place de choix. Cette ville, qui incarne à elle seule le riche passé historique de l’Espagne, est un véritable livre d’histoire à ciel ouvert. Le Monastère de l’Escorial, avec ses façades imposantes et ses jardins aux allures de palais, symbolise le triomphe de la Renaissance espagnole.
Cette construction, voulue par le roi Philippe II pour célébrer la victoire espagnole à la bataille de Saint-Quentin, est bien plus qu’un simple monument : c’est une œuvre d’art, où se mêlent spiritualité, pouvoir et humanisme.
L’accès à San Lorenzo de El Escorial peut se faire par le train touristique Felipe II, une expérience qui, dès le départ, place le voyage sous le signe du dépaysement. Ce train, avec son allure d’antan, traverse les plaines et les vallées qui entourent Madrid, offrant aux voyageurs un aperçu des paysages qu’ils s’apprêtent à découvrir à vélo.
Les cyclistes, une fois arrivés à San Lorenzo de El Escorial, peuvent se lancer à l’assaut du Monte Abantos, une montagne dont les pentes, bien que parfois ardues, sont récompensées par des panoramas époustouflants. De là-haut, la vue s’étend sur toute la région, jusqu’aux confins de la Sierra de Guadarrama, un massif montagneux qui forme une barrière naturelle entre Madrid et le plateau castillan.
La montée au Monte Abantos, bien que physique, est ponctuée de pauses bienvenues, notamment à la Silla de Felipe II. Ce belvédère naturel, où le roi Philippe II venait contempler l’avancement des travaux du monastère, offre aujourd’hui aux cyclistes une halte propice à la méditation et à l’admiration des paysages environnants.
LES ITINERAIRES CULTURELS : UN VOYAGE DANS LE TEMPS
Le Gran Tour ne se contente pas de faire découvrir les merveilles naturelles de la région madrilène. Il est également conçu comme un voyage dans le temps, où chaque étape permet de remonter les siècles pour mieux comprendre l’histoire de l’Espagne. En quittant San Lorenzo de El Escorial, les cyclistes peuvent prendre la direction de San Martín de Valdeiglesias, une petite ville qui recèle un patrimoine méconnu mais fascinant.
San Martín de Valdeiglesias est notamment célèbre pour son Château de la Coracera, une forteresse médiévale qui semble tout droit sortie d’un conte de fées. Édifié au XVe siècle, ce château a traversé les siècles sans perdre de sa superbe. Aujourd’hui, il abrite un centre d’interprétation où les visiteurs peuvent découvrir l’histoire tumultueuse de la région, à travers des expositions et des reconstitutions historiques.
Outre le château, San Martín de Valdeiglesias possède également une église paroissiale, dédiée à Saint Martin, dont l’architecture mêle styles gothique et baroque. Cette église, qui domine la place principale du village, est un témoignage vivant de l’évolution de l’art religieux en Espagne.
En poursuivant leur route, les cyclistes peuvent se rendre à Pelayos de la Presa, une autre commune de la Sierra Oeste qui vaut le détour. Pelayos de la Presa est connue pour son Monastère de Santa María la Real de Valdeiglesias, un ancien monastère cistercien fondé au XIIe siècle. Ce lieu, chargé d’histoire, est aujourd’hui partiellement en ruines, mais il conserve un charme indéniable, renforcé par la beauté sauvage des environs.
LA SIERRA OESTE : UN PARADIS POUR LES AMATEURS DE NATURE
La Sierra Oeste de Madrid, qui s’étend à l’ouest de la capitale, est une région montagneuse d’une grande diversité. Ici, les collines couvertes de chênes et de pins cèdent la place à des vallées verdoyantes, où serpente une multitude de rivières et de ruisseaux. Cette région, peu peuplée, est un véritable havre de paix pour ceux qui cherchent à fuir l’agitation urbaine et à se reconnecter avec la nature.
Les cyclistes y trouveront une multitude de sentiers et de pistes, qui les mèneront à travers des paysages variés, des plaines arides aux forêts denses, en passant par des vignobles et des vergers. La région est également parsemée de villages pittoresques, où le temps semble s’être arrêté. Ces villages, avec leurs maisons en pierre et leurs rues pavées, sont le reflet d’un mode de vie traditionnel, où l’agriculture et l’élevage jouent encore un rôle central.
Parmi les trésors naturels de la Sierra Oeste, le réservoir de San Juan se distingue par sa taille et sa beauté. Ce lac artificiel, entouré de montagnes, est une destination prisée pour les activités nautiques. Les cyclistes, après avoir parcouru des kilomètres sous le soleil, peuvent s’y arrêter pour une baignade rafraîchissante, ou pour une sortie en kayak. Le réservoir de San Juan est également un lieu de prédilection pour les pêcheurs, qui y trouvent une grande variété de poissons, des perches aux brochets.
Non loin de là, le réservoir de Valmayor, bien que plus petit, offre également un cadre idyllique pour les amateurs de nature. Ses eaux calmes, où se reflètent les montagnes environnantes, sont propices à la contemplation. Les rives du réservoir sont jalonnées de sentiers qui permettent de faire le tour du lac à pied ou à vélo, offrant à chaque détour des vues différentes et toujours spectaculaires.
LA GASTRONOMIE : UNE ETAPE INCONTOURNABLE DU VOYAGE
Impossible de parler du cyclotourisme en région madrilène sans évoquer la gastronomie locale, qui fait partie intégrante de l’expérience !
Chaque étape du Gran Tour est l’occasion de découvrir les spécialités culinaires de la région, des plats rustiques aux mets plus raffinés.
À San Lorenzo de El Escorial, les cyclistes pourront déguster un “cocido madrileño”, un ragoût à base de pois chiches, de viande et de légumes, qui constitue un repas copieux et réconfortant après une journée passée à pédaler dans les montagnes. Ce plat typique de la région est servi dans la plupart des restaurants locaux, souvent accompagné d’un verre de vin de la Sierra de Gredos, une appellation d’origine contrôlée « Vins de Madrid » qui produit des vins rouges puissants et des blancs aromatiques.
En se dirigeant vers San Martín de Valdeiglesias, les cyclistes auront l’occasion de goûter aux “judiones de la Granja”, de gros haricots blancs cuits à l’étouffée avec du chorizo, du boudin noir et des oreilles de porc. Ce plat, qui trouve ses origines dans la province voisine de Ségovie, est devenu une spécialité incontournable dans toute la région de Madrid.
Enfin, la Sierra Oeste est réputée pour ses fromages artisanaux, fabriqués à partir du lait des chèvres qui paissent dans les montagnes environnantes. Ces fromages, à la saveur prononcée, se marient à merveille avec les miels et les confitures de la région, pour un dessert qui clôt en beauté une journée de cyclotourisme.
MADRID : UNE REGION A REDECOUVRIR A CHAQUE COUP DE PEDALE
En somme, Madrid est bien plus qu’une simple capitale européenne. C’est une région où chaque chemin, chaque village, chaque monument raconte une histoire, où la nature s’épanouit dans toute sa diversité, et où la culture se savoure aussi bien à travers les yeux que par les papilles. Le projet CiclaMadrid, en mettant en lumière ces richesses, offre aux cyclistes une occasion unique de redécouvrir Madrid sous un jour nouveau.
Que vous soyez attiré par l’exploration des montagnes, la découverte des trésors historiques ou simplement le plaisir de pédaler en pleine nature, Madrid a de quoi combler toutes vos attentes. Les itinéraires variés et bien balisés, les infrastructures adaptées et l’accueil chaleureux des habitants font de cette région une destination de choix pour le cyclotourisme.
Alors, enfourchez votre vélo, laissez-vous guider par les routes sinueuses de la région madrilène, et partez à la découverte d’un territoire aux mille visages, où chaque coup de pédale vous rapproche un peu plus de l’essence même de l’Espagne !
ITINÉRAIRES PROPOSÉS
Nous proposons soit de rejoindre le Grand Tour en train par le train Felipe II jusqu’à San Lorenzo de Escorial ou par le Train de la Sierra de Guadarrama – Ligne C9 de la zone verte (Cercedilla/Navacerrada/Rascafría), soit de quitter Madrid à vélo. Nous vous proposons un itinéraire adaptable à l’un ou l’autre de ces deux cas de figure.
Jour 1 : Madrid – San Lorenzo de El Escorial
- Départ : Plaza Mayor, Madrid
- Distance : 50 km
- Description : l’itinéraire commence dans la ville animée de Madrid, traverse la Casa de Campo et entre dans le parc régional du cours moyen de la rivière Guadarrama. Ce tronçon est idéal pour profiter des paysages naturels et se préparer à la montée vers San Lorenzo de El Escorial.
- Lieux d’intérêt :
- Casa de Campo : le plus grand parc public de Madrid, idéal pour un départ détendu.
- Parque Regional del Curso Medio del Río Guadarrama : espace naturel protégé qui offre un cadre pittoresque aux cyclistes.
Jour 2 : San Lorenzo de El Escorial et ses environs
- Distance : 20 km (itinéraires locaux)
- Description : journée consacrée à la découverte de San Lorenzo de El Escorial et de ses environs.
- Lieux d’intérêt :
- Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial : ce complexe comprend le monastère, le palais royal, la bibliothèque et la basilique, tous inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
- Casita del Príncipe : petit palais néoclassique avec de beaux jardins.
- Silla de Felipe II (Chaise de Phillipe II): un belvédère d’où l’on a une vue panoramique spectaculaire sur l’Escorial et la Sierra de Guadarrama.
- Jardins de l’Escorial : espaces verts idéaux pour se détendre et profiter de la nature.
Jour 3 : San Lorenzo de El Escorial – Monte Abantos – Valle de los Caídos – San Lorenzo de El Escorial
- Distance : 40 km (route circulaire)
- Description : Cette journée est axée sur les itinéraires de montagne et les vues à couper le souffle.
- Lieux d’intérêt :
- Monte Abantos : un défi pour les cyclistes avec une montée exigeante, mais les vues depuis le sommet compensent largement.
- Valle de los Caídos : monument historique comprenant une basilique et une croix monumentale.
- Retour à San Lorenzo de El Escorial : profitez de la descente et de l’environnement naturel sur le chemin du retour au point de départ.