En se positionnant sur le marché des compteurs de vélo GPS avec le Coros Dura à recharge solaire, la marque née américaine mais désormais chinoise devient un nouveau challenger très sérieux pour les fabricants bien établis, voire même leader. Des promesses de performances très intéressantes ont été révélées dans notre article communiqué de presse (à relire ici) en juin dernier. C’est sur une période de trois mois au cours de la saison estivale que nous en avons investigué les principaux détails.
Retrouvez tous nos autres essais ici.

DÉCOUVERTE ET MISE EN ROUTE DU GPS COROS DURA
Il convient de reprendre tout d’abord les points forts annoncés par la marque de ce nouveau compteur de vélo :
- 120 heures d’autonomie sur une seule charge en mode GPS standard
- Jusqu’à 2 heures de vélo supplémentaires par heure grâce au chargement solaire
- Écran couleur MIP 2,7 pouces entièrement personnalisable avec rétroéclairage adaptatif
- Écran tactile réactif pour une utilisation simple et sans danger sur le vélo
- Molette digitale et bouton unique pour une navigation facile d’un seul doigt
- Suivi satellite à double fréquence avec sélection automatique du mode GPS
- Turn-by-turn et reroutage intelligent grâce à Google Maps
- Cartes mondiales hors ligne intégrées pour la navigation sur tous types de terrain
- Téléchargement des données en quelques secondes après l’activité, quelle que soit sa durée
- Précieux insights sur la forme physique avec les montres et les capteurs COROS
- Connectivité Bluetooth et ANT+ et intégrations d’applications tierces
Ces informations techniques sont très engageantes mais à vérifier ce qui est ici simplement sur papier. La réception de mon exemplaire d’essai démarra sur une toute première note très positive à la découverte du packaging, du produit même et de ses accessoires. En étant extrêmement qualitatif au premier regard, la confiance s’installe rapidement mais c’est toujours à tempérer et à mettre à l’épreuve de l’utilisation dans maintes conditions.

Manuel d’utilisation, feuillet de garantie (2 ans), clés Allen de montage, support avec adaptateur en caoutchouc et le GPS Coros Dura Solaire, le set livré est complet.
Sur le design tout d’abord, la forme de ce compteur de vélo est vraiment originale, travaillée et moderne. Des zones biseautées autour de l’écran avec des angles toutefois arrondis, le classicisme est laissé de côté pour faire preuve d’originalité avec bon goût ! La partie vitrifiée laisse deviner la surface laissée à l’écran et celle dévolue à la recharge via des panneaux solaires miniatures.
Un seul bouton physique et une molette pour prendre le contrôle de ce compteur, cela paraît bien peu mais c’est aussi certainement un espoir/soulagement pour ceux qui auraient du mal à retenir l’emploi de trop de boutons de fonctions. Il reste à voir si cela est astucieusement réalisé.
La molette, qui rappelle que le coeur de métier de la marque chinoise ce sont les montres connectées, est fort sympathique à la sensation en rotation avec des crans sans trop de rigidité, ni trop de souplesse. Elle est aussi ni trop petite, ni trop grande, c’est parfaitement dimensionné pour la manipulation à un ou deux doigts.



Le noir mat du plastique de très bonne qualité est aussi un très bon choix, tout comme le nom de la marque Coros en noir brillant qui est apposé discrètement. Le nom du modèle Dura est positionné en haut à droite au niveau des panneaux solaires, là aussi de manière à ne pas être ostentatoire.
Le poids de l’appareil donné à 102 grammes est assez léger et rend une idée de qualité, de durée dans le temps et de robustesse. La recharge quand elle est nécessaire se fait par USB-C avec le câble fourni.

La mise en route de l’appareil et sa première configuration sont dans la logique de l’époque “Plug & Ride”. Il suffit de télécharger l’application sur système Android ou iOs pour ensuite réaliser le couplage du Coros Dura avec la méthode classique du QR Code. La configuration qui suit est intuitive, rapide et efficace. C’est une première découverte de l’environnement de l’application qui sur le fond et la forme est très appréciable et directement validé. Le Coros Dura se pare ainsi d’une extension incroyable de son écran pour tous les besoins de paramétrage. C’est vraiment la bonne idée évidente à laquelle il fallait simplement penser.
Le Coros Dura se connecte en Bluetooth ou ANT+ avec tous les périphériques classiques de mesures de la fréquence cardiaque, de la cadence ou encore de la puissance. Il se couple aussi avec les groupes électriques, les radars vélo ou encore les Home-Trainers dans une certaine mesure. La liste des périphériques compatibles est à consulter sur le site internet de la marque.
Le couplage du Coros Dura à une montre de la même marque donne l’avantage des écosystèmes de proposer une analyse plus complète et fine de l’état de forme. Avec les données supplémentaires de suivi permanent de la fréquence cardiaque, de la qualité du sommeil, du niveau de stress et d’autres paramètres clés, la cartographie de l’athlète s’en trouve théoriquement complète. Cela fera l’objet d’un prochain essai dans nos colonnes.
PARAMÉTRAGES VIA LE SOFTWARE MALIN DU GPS COROS DURA
Le Coros Dura à recharge solaire dispose d’une interface extrêmement bien pensée. Dès sa mise sous tension, toutes les pratiques cyclistes possibles sont proposées : Vélo de Route, Home-Trainer, Gravel, VTT, E-Bike, VTT électrique. C’est parfaitement dans l’air du temps, le cyclisme étant devenu multiforme.

Les autres menus amènent à définir ses itinéraires, ses séances, le plan d’entraînement, le test FTP, l’historique des sorties, les notifications téléphone et les paramétrages système. Et c’est là que réside l’une des forces de ce compteur vélo avec un développement logiciel très au point ! Simple, ergonomique, intuitif, on y navigue avec aisance et fluidité. Pour entrer dans un menu, c’est un second bouton poussoir dissimulé qu’il faut activer, celui de la molette. Pour revenir, c’est le bouton poussoir juste en-dessous bien identifié et localisé. De haut en bas ou de bas en haut, la molette apporte une certaine ludicité à son utilisation. C’est aussi original, parfait pour se démarquer de la concurrence !

Le menu Batterie a été jusque là volontairement passé sous silence puisqu’il mérite un paragraphe à part. Au moment d’écrire ces lignes, il me donne les informations suivantes :
- 18,7 % de batterie restante, dernière charge il y a 40 jours !
- 65 heures de durée totale d’utilisation
- 17% de charge solaire totale
C’est une charge mentale en moins, la réflexion la plupart du temps à cette prise d’informations c’est que ça va, on rechargera peut être la semaine suivante quand le niveau finira par passer sous les 20% avec mon quota de sorties vélo de 8 à 15h par semaine. À noter enfin qu’une recharge par USB-C se fait entre 2,5 et 4h selon les conditions et températures environnantes.
Voilà pour le retour d’expérience, et les 120h d’autonomie ? “Les affirmations relatives à la batterie dépendent de l’utilisation des fonctions telles que la musique, le rétroéclairage, la navigation et de nombreux autres facteurs. Les résultats réels varieront.” comme le déclare la marque Coros elle-même.
La configuration de l’un des menus d’activité vélo est le point décrit ensuite pour revenir dans le vif du sujet. Dans Réglages d’activité sur l’application Coros, Vélo de route, il est possible de paramétrer les champs de données, avec leur nombre pour chaque page et pléthore de mesures physiques, que ce soit pour le mode écran plein ou écran partagé.

C’est tellement complet qu’il en résulte une difficulté à tout détailler. Le cycliste passionné par une personnalisation des plus ultimes sera comblé. De plus, Coros est connu pour apporter des mises à jour très régulières améliorant toujours plus l’expérience utilisateur.
Coros est une entreprise experte de produits technologiques à destination de multiples pratiques sportives. En ce sens, elle a une parfaite maîtrise des connaissances des conditions de la performance, dont les méthodes d’entraînement. Un menu dédié Plan d’entraînement permet de vous accompagner dans votre recherche de progression et de performances via des programmes à télécharger depuis le site internet pour transfert direct vers l’application.
Le menu Séances est aussi important pour les néophytes ou les plus experts à court d’idées, de saturation de méthodes trop basiques et qui souhaiteraient explorer de nouvelles voies pour exploiter au mieux leurs potentiels.
LE GPS COROS DURA DANS LA COURSE À LA SAISON ESTIVALE
Utilisation simple et classique – Le sous-menu Vélo de route propose soit de prendre directement le départ, soit de partir sur un itinéraire pré-enregistré, de mettre en place différentes alertes d’activités (vitesse, cadence, fréquence cardiaque, puissance et nutrition), d’ajouter des capteurs, d’activer ou non la pause et le tour automatiques, ou encore de sélectionner l’écran partagé. C’est ultra-complet !
En écran partagé, c’est la carte qui prend environ deux tiers de l’écran de manière fixe, le reste étant alloué aux données. Dans une perspective de navigation en terres inconnues, c’est certainement le mode à privilégier. Avec un appui long sur le bouton du bas, il est possible d’accéder aux réglages pour modifier cette configuration.
Vitesse, distance, pente, heure et temps écoulé sont les données de ma première page, extrêmement bien lisibles avec un contraste saisissant. Les chiffres apparaissent d’une taille très respectable comme s’il y avait une astuce à cet écran d’affichage à taille pourtant relativement petite.
Un appui sur celui-ci et par sa caractéristique “tactile”, il devient plus sombre pour afficher l’état du signal GPS, mes deux capteurs de puissance et de cardio associés, l’heure, la température et le niveau de batterie.
Un cran de molette vers le bas, ce sont les données d’altitude, de dénivelé positif, de puissance, de cadence et de fréquence cardiaque qui sont affichées. Sur la fréquence cardiaque, une discrète mais pourtant bien visible échelle de couleurs indique le niveau d’effort avec un positionnement de curseur du vert au rouge. Vraiment bien vu ! Et il en est de même pour la puissance par exemple.
Un cran de molette vers le haut plutôt, ce sont les différents tours réalisés avec temps de parcours et cadence moyenne. À noter que le bouton physique qui sert de retour en arrière marque aussi les différents tours pour une activité en cours. Cette double fonction n’avait pas été évoquée jusque là.
Autre page configurée, il s’agit de la carte sur laquelle on peut zoomer ou dézoomer via les symboles + et -. Une flèche indique le Nord et l’échelle s’ajuste pour une dimension représentant de 2km à 50m.
En mode pause, il est possible de sélectionner Itinéraires et de s’engager sur un itinéraire pré-enregistré ou de revenir au point de départ.

Pour terminer une activité, un appui long de 3 secondes est nécessaire via le bouton poussoir de la molette. Le transfert vers l’application se fait extrêmement rapidement. Si un enregistrement court “faux départ” est supprimé de l’appareil, l’application l’a bien enregistré et transféré sur Strava s’il dépasse la minute alors que ce n’est pas souhaité. Une suppression sur Strava est alors nécessaire, ce qui ne devrait pas être aussi contrariant. Coros fera peut-être une modification à cela dans les mises à jour à venir. Pour les “faux départs” de moins d’une minute, la suppression est proposée par l’appareil très simplement.
Utilisation de la fonction “Tours” – Deux options pour les circuits sont à envisager, soit un mode automatique avec paramétrage de la distance ou par position, soit on procède manuellement. Au cours d’une activité, la page affichant les tours permet par la commande tactile de connaître la puissance moyenne, la fréquence cardiaque moyenne, la vitesse moyenne, la cadence moyenne et la puissance NP (normalisée). Pour les adeptes des critériums ou pour les entraînements à objectifs de niveau rythme élevé, ce sera d’une aide précieuse pour se dépasser.

Utilisation en mode Navigation – Cette fonction se révèle toujours très intéressante voire indispensable pour les cyclistes en itinérance. Toutes les options classiques de mise en place d’un itinéraire sont présentes : depuis Strava, Komoot par exemple ou directement depuis l’application !
Cette dernière méthode bien que travaillée n’est pas encore la plus aboutie et puis ce sera toujours moins confortable que de travailler sur un parcours depuis son ordinateur. Elle a aussi cependant pour elle, d’être entièrement gratuite et non limitée.
Sur un premier parcours route, une sortie du tracé m’a toutefois proposé une option non réaliste. Le numérique n’a pas de vraie connaissance du terrain. Il faut sortir de cette illusion marketing, le plus sûr sera toujours de s’engager sur une trace étudiée et validée à de nombreuses reprises et même sur des avis récents de validité. C’est d’autant plus vrai sur chemins blancs dans une région compliquée comme la mienne. Trop technique ou engagé, chemins privés quelquefois empruntés par des cyclistes de notre communauté, période de chasse, de restriction d’accès en période de risque incendie etc… et j’en passe des surprises désagréables, voire dangereuses !
Par contre ce qui est extrêmement au point, c’est l’annonce des segments ascensionnels sur une page dédiée. La longueur, les pourcentages même sur sous-segments sont donnés avec une clarté extraordinaire et cela donne du courage pour continuer à progresser quand les jambes et la tête commencent à flancher ! Je parle d’une expérience vécue sur une sortie de 200 km intégrant la Montagne de Lure depuis Valbelle, connue aussi comme petit Ventoux avec 24km à 5% de pente moyenne et des passages qui font très mal !
Tout au long de l’été, je ne me suis vraiment guère soucié de savoir quel pourcentage de batterie il restait, hormis pour une sortie de 8 heures et 30 minutes avec guidage pour laquelle il me fallait vraiment être sûr d’un enregistrement complet. C’est à mon grand étonnement que seuls 12% de batterie avaient été consommés. J’en avais 25% le matin, j’étais finalement large !
Pour chaque sortie, les détails de consommation de la batterie et de recharge solaire sont disponibles et c’est très convaincant. À noter que les conditions d’ensoleillement de ma région provençale sont assez optimales et pas forcément comparables à une utilisation du Coros Dura dans une zone moins régénératrice. Des données chiffrées seraient alors toutes relatives sur ce point.
En fin d’activité, le Coros Dura à recharge solaire s’éteint de lui-même. On peut aussi mettre en veille en maintenant le bouton retour pendant trois secondes. Autrement il faut entrer dans le menu Système, Autres Paramètres puis enfin Éteindre.
AUTRES FONCTIONNALITÉS TRÈS APPRÉCIÉES AVEC LE COROS DURA À RECHARGE SOLAIRE
Dans ce monde hyperconnecté, on peut désormais rarement s’autoriser de s’en couper totalement. La connectivité avec son smartphone est donc un “Must-Have” que le Coros Dura propose évidemment.
Les autorisations se règlent via l’application Coros pour les applications :
- De messagerie directe
- De boîtes mails
- De réseaux sociaux

La fonction Alarme de vélo fait aussi partie des incontournables de nos jours où l’on s’arrête volontiers à un café. Un code à quatre chiffres permet de déverrouiller après une pause l’esprit plus léger. Le système est extrêmement sensible. Si votre vélo est placé sur un support de vélos mis à disposition par l’établissement, assurez-vous d’être le dernier à créer la dernière petite vibration !
La fonction Alerte de sécurité lorsqu’elle est activée envoie automatiquement un email aux contacts d’urgence au début de chaque activité. Pour une sortie que l’on estime à risque cela fait sens, autrement vous ne souhaiterez peut-être pas informer systématiquement de vos géolocalisations en continu.
Enfin, l’exhaustivité de toutes les possibilités actuelles ou à venir est à explorer par soi-même. Coros a déjà démontré jusque là sa détermination à proposer un nouveau compteur de vélo pour vous servir et vous satisfaire pleinement.
CONCLUSION
Le Coros Dura à recharge solaire est un compteur de vélo GPS différent. Que ce soit de part son esthétique très moderne, son logiciel très bien pensé et ingénieux, sa commande à un bouton physique et sa molette type montre connectée, il tire vraiment son épingle du jeu !
La question qui revient le plus souvent est “Quand l’ai je rechargé pour la dernière fois ?” plutôt que “Dois je le recharger encore une fois ?”. Rien que cette idée après essai démontre l’un des objectifs atteint avec un succès remarquable.
Bien que l’écran puisse paraître réduit, c’est avec beaucoup d’astuces et de qualité de contraste que les données sont extrêmement lisibles. Le couplage avec l’application téléphone de Coros amène aussi un paramétrage des pages très aisé et intuitif. D’ailleurs ce Coros Dura a une offre pléthorique de fonctionnalités et de possibilités de personnalisation sans jamais entrer dans la complexité. Les ingénieurs informatiques proposent un logiciel qu’il faut saluer – et dans l’industrie automobile même les plus grands constructeurs ne pourront qu’acquiescer…
Il reste toutefois des progrès possibles et prévisibles via les mises à jour régulières de la marque. En l’état il s’agit déjà d’un très bon produit, bien positionné avec son tarif de 289 euros.
Les cloisons entre les différentes gammes de compteurs de vélo sont loin d’être hermétiques et des parts de marché pourraient être même plus que grignotées. Si le Coros Dura à recharge solaire est potentiellement à acquérir, son développement est définitivement à suivre !