Deux essais du tout nouveau Trek Madone Gen8 SLR relatés en exclusivité, dans sa configuration la plus haute de gamme celle des pros de l'équipe Lidl-Trek !
Le nouveau Trek Madone SLR est désormais disponible à l’achat (tout comme la version SL) avec de sérieux arguments en tant qu’héritiers de deux figures emblématiques de la marque américaine : l’Émonda et le Madone de 7ème génération. Aussi léger que le premier, aussi aérodynamique que le second, ce sont les premiers points forts avancés pour ce qui est présenté comme le vélo ultime sans compromis. Quelles sont sur la route sur différents profils les premières sensations ? Nos deux essais livrent de premières réponses avant un prochain Supertest.
Retrouvez tous nos autres essais ici.
Un panel de journalistes triés sur le volet ont été conviés à un Press Camp de trois jours deuxième quinzaine de mai à Madrid pour préparer le lancement du tout nouveau Trek Madone de 8ème génération, Gen 8 pour les anglophiles. Un tournant majeur dans l’histoire de Trek, certainement l’un des plus grands lancements depuis 1976 nous confiait-on fébrilement.
Au programme de ces trois jours, visite des locaux de Trek South Europe, présentation type conférence du nouveau vélo et puis deux jours d’essais en groupe et en solitaire. Et enfin une interview de trois ingénieurs de la marque a été conduite (à relire ici).
Nous avons tout d’abord découvert les magnifiques, très fonctionnels et modernes locaux de Trek South Europe. À l’image d’une start-up dynamique de la Silicon Valley : grands open-spaces, bureaux vitrés, espaces de travail communs ou possibilité d’isolement pour visio-conférences, atelier de mécanique, cafétéria, babyfoot et table de ping-pong. Poignées de mains chaleureuses, sourires rayonnants de bien-être et d’hospitalité, une atmosphère comme on aimerait en voir partout dans le Monde. Et pas seulement dans le milieu du vélo.
Et aussi des vélos de l’histoire de Trek ici et là. De celui de Contador sur la Vuelta 2015 à ceux des employés, des Trek étaient un peu partout éparpillés. Pour un grand passionné de cyclisme, cela ne peut que donner envie d’y travailler !
Ainsi avant même de nous présenter ce nouveau vélo révolutionnaire dans l’histoire de la marque, le message était le suivant : Trek est une famille, des hommes, des femmes, des cyclistes, déterminés à forger leur destin commun avec de l’optimisme, de la positivité, de l’engagement. Et même si Trek est une entreprise mondiale, il y a de l’humain, de la proximité et des valeurs louables transférées dans leur tout nouveau porte-étendard !
C’est à une heure de Madrid, dans un hôtel – domaine viticole que nous avons pu découvrir dès notre arrivée les vélos en préparation. Dès le premier coup d’oeil on comprend ce qui était préservé comme secret jusque là : une nouvelle plateforme synthèse entre l’Émonda et le Madone de 7ème génération paru en 2022. C’est un vélo affûté qui se présente devant nous par son aérodynamique évidente avec des tubes de cadre plus fins et des formes complexes. L’IsoFlow est présent mais différent, nouvellement sculpté pour davantage de légèreté et offrant désormais jusqu’à quasiment deux fois plus de souplesse verticale.
Des vélos aux couleurs du partenaire la chaîne de distribution Lidl étaient les plus en nombre, d’autres coloris plus uniformes et Premium donnaient une autre image bien plus magnétique. Hypnose garantie ! À noter que seules les versions SLR sont éligibles au Programme Project One.
Les premiers détails qui frappent à propos de cette hybridation des genres est l’équilibre de l’ensemble. Des lignes épurées et une attitude racée. Même pour les bidons aérodynamiques TREK a osé ne rien s’interdire pour que chaque watt si précieux au plus haut niveau de compétition soit mis à profit pour gagner !
Avant de s’élancer sur la route, il fallait récupérer son vélo sympathiquement badgé. Nous avions transmis nos tailles de cadre habituelles et nos cotes en amont de ce rendez-vous. Trek a étudié avec attention les besoins de ses clients pour se rendre compte que tant de tailles de cadres n’étaient pas nécessaires. Ainsi un éventail différent réduisant les chevauchements a été défini ce qui permet en parallèle de rationaliser l’offre, la chaine de production et la chaine logistique. Des économies de tout genre sont ainsi réalisées, une vertu à l’époque d’aujourd’hui de simplifier.
Les six tailles proposées sont S, M M/L L et XL. A partir des deux facteurs taille et entre-jambe un guide est à disposition sur le site internet de Trek pour effectuer le choix judicieux. La possibilité d’être mis en relation avec un expert est également offerte. Salutaire quand on sait à quel point ce paramètre est fondamental que ce soit pour le confort ou la performance, un service normal également pour une acquisition d’exception.
Mon vélo d’essai est un Trek Madone SLR, soit le plus haut de gamme avec la toute nouvelle fibre de carbone OCLV (Optimum Compaction Low Void) 900. Rien qu’à la pesée estimée cela se ressent quand on a l’habitude de manipuler les vélos (mon exemplaire en taille M/L est donné à 7,0kg). Rappelons qu’il s’agit là d’une version disque placée légèrement au dessus de la limite de l’homologation UCI à 6.8 kg. On a tendance à oublier qu’à une autre époque la masse du système de freinage était une question bien épineuse !
Le cockpit Aero RSL équipe ce modèle avec la fibre de carbone la plus noble proposée par Trek pour une légèreté cohérente avec le cadre et l’ensemble des autres périphériques du très haut de gamme. Plus aérodynamique, plus ergonomique, avec un flare de 3 cm pour privilégier l’engagement que ce soit pour rouler en puissance ou à l’attaque.
Le capteur de puissance est évidemment intégré dans le pédalier SRAM RED AXS à ce niveau pour des entraînements intelligents et des compétitions maîtrisées.
Pour la paire de roues, des Bontrager AEOLUS RSL 51 maison et garanties deux ans via le programme de fidélité Carbon Care Wheel avec des pneumatiques Pirelli P Zero Race TLR complètent le système d’un vélo identique à celui des pros.
Les tous nouveaux bidons et porte-bidons sont promis à de nombreux débats. La recherche de performances a certainement pris le pas sur un certain esthétisme, affaire de goût personnel peut être. Les bidons anguleux contreviennent à la logique d’ergonomie dans la prise en main et ils ne tiennent pas debout si on tente de les poser pour les remplir. Cela heurte au premier abord, mais l’esprit étriqué ne peut jamais évoluer… à approfondir à l’usage. Les porte-bidons accueillent sans problème les bidons cylindriques, point positif et finalement une modification simple si souhaitée.
Sur le parking, les premiers tours de roues en tenue civile furent directement très prometteurs. Un vélo d’exception s’identifie rapidement même si bien entendu des centaines de kilomètres sur tous les profils dans de nombreuses conditions d’essais sont nécessaires.
58 km pour 1000 m de dénivelé positif en deux heures étaient au programme de la première sortie en groupe. Parcours ascensionnel jusqu’au 35ème kilomètre, ce nouveau Trek Madone de 8ème génération fut déjà testé de manière appuyée mais au train. De très bonnes premières sensations sur la rigidité et l’efficacité sur ce type de parcours. Dans les pourcentages les plus élevés, deux observations sont à noter : le cockpit Aero RSL n’est pas ajustable d’une part si l’on préfère relever les cocottes pour une autre position des poignets sur une grande étape ou une simple sortie à très fort dénivelé positif. De plus pour relancer en danseuse l’avant n’invite pas vraiment à poursuivre dans cette position, après quelques tours de pédales on s’assoit assez rapidement sur la selle. Bien que l’on progresse toujours efficacement, il semble se présenter une limite qui ne pourrait pas convenir à chacun. Ainsi l’option du système cintre plus potence initialement prévu pour la version SL du Madone Gen 8 pourrait bien tirer son épingle du jeu pour les grimpeurs désireux d’une position des mains plus “classique”.
Au retour à l’hôtel une unanimité de notre corporation se cristallise, on retrouve bien les deux ADN des Madone et Émonda dans cette nouvelle itération, bluffant !
Aux ingénieurs de la marque avec lesquels nous avons partagé la route avec beaucoup de plaisir et de sympathie, je devais toutefois apporter un bémol. Je ne prends la pleine mesure des vélos qu’après de nombreux essais sur mes propres bancs d’essais. Mais surtout j’ai besoin de me retrouver seul avec la machine pour prendre la pleine mesure de mes sensations, pour laisser le vélo s’exprimer face à mes sollicitations non cadrées ou limitées par le groupe. Le tête à tête était prévu pour le lendemain matin.
42 km en 1h35 pour 840 m de dénivelé positif. Cette magnifique descente en lacets de la veille devait devenir une très belle ascension engagée ! Sans aucune distraction, bridage ou autres contraintes, je pouvais ainsi vraiment ressentir ce Trek Madone de 8ème génération et là ce fut vraiment le bonheur.
Le sommet atteint le coeur bien battant et les muscles bien chauds, j’ai entamé une nouvelle descente sur un revêtement plus granuleux que la montée. Je me suis concentré sur mon ressenti par rapport au flex supérieur apporté par la nouvelle version de l’IsoFlow. Sur cette portion la plus granuleuse et potentiellement très désagréable la filtration est remarquable que ce soit au niveau du fessier ou des avant-bras. Confortable, ce Madone Gen 8 SLR l’est résolument !
Concernant les nouveaux bidons aérodynamiques, je dois concéder ma retenue sur cette nouveauté. J’ai dû davantage réfléchir par anticipation ma prise en main, assurer et sécuriser la manipulation jusqu’à remettre le bidon dans son encoche.
Au final pour ce qui est du comportement général du nouveau Madone SLR, ce fut un sans faute quel que soit le terrain emprunté. Reste tout de même le besoin de confirmer cela et de vous donner plus de détails dès réception du vélo à notre rédaction avec l’ascension du Mont Ventoux en point de mire !
Tarif du Madone SLR de 8ème génération de l’essai : 13999 euros
Tarif du kit cadre (garanti à vie) : 5059 euros
