S’il aura fallu attendre 2003 et la quatrième victoire de Trek dans le Tour de France pour voir arriver le Madone, il est bon de rappeler que l’histoire de Trek est intimement liée à celle de Lance Armstrong. Une association qui a remporté à sept reprises le Tour de France entre 1999 et 2005 (effacées des tableaux, mais toujours dans les esprits et la légende) et qui a lancé Trek sur le marché européen.
Car la plupart des grandes marques sont intimement liées à un champion, comme Coppi pour Bianchi, Merckx à Colnagoou De Rosa ou plus récemment Sagan et Specialized.
MADONE, UN NOM PAS CHOISI PAR HASARD…
En 2004, pour remplacer le 5000, Trek sort le Madone. Un nom qui n’est pas le fruit du hasard puisque le Col de la Madone situé dans l’arrière-pays niçois est à l’époque le terraind’entraînementd’uncertainLance Armstrong. Un col de 13 kilomètres dont il a longtemps détenu le record et qu’il montait plusieurs fois d’affilées lors de ses entraînements, s’en servant de grimpée test. C’est d’ailleurs Armstrong et Trek qui ont contribué à rendre ce col célèbre, si bien qu’un nombre important de coureurs pros (et non pros) viennent se « tester » sur la Madone.
Bien qu’il n’était pas un nouveau modèle à proprement parler, mais plutôt une évolution du 5000, le Madone permettait à Trek de donner un nom facilement accessible et compréhensible au grand public pour son modèle phare.
Ses lignes étaient identiques au 5000, avec un tube supérieur qui plongeait vers l’avant et il faudra attendre 2008 pour avoir une refonte complète du Madone. C’était une vraie révolution avec un poids en baisse de 250 grammes, une tige de selle semie-intégrée, un jeu de direction intégré, un boîtier de pédalier 90 mm et une géométrie complètement repensée. Une époque qui a aussi marqué le passage de pouvoir entre Armstrong et Contador. Un champion en suivait un autre…
En 2012, le Madone entre dans sa troisième génération et s’allège encore tout en devenant aérodynamique. Il s’allège encore en passant de 815 grammes à 750 grammes et permet d’économiser 25 watts à 40 km/h par rapport au précédent Madone de 2008. Pour cela, il adopte des tubes de forme Kammtail et un frein arrière placé sous le boîtier de pédalier.
La quatrième génération du Madone lancée en 2016 est facilement reconnaissable puisqu’il plonge entièrement dans le monde aérodynamique avec une ligne d’une radicalité extrême. Le Madone devient un pur vélo de course, laissant au nouvel Émonda la partie montagne.
Trek a entrepris un énorme travail d’intégration de la câblerie, mais aussi des étriers de freins. Avec sa nouvelle marquede composants Bontrager, Trek a développé des étriers tirage central qui s’intègrent totalement dans les lignes de ce nouveau cadre. Un Madone qui n’oublie pas le confort avec l’adoption du système IsoSpeed mis au point pour le Domane, le cadre endurance de la marque. Les tubes n’emploient plus aucune forme ronde et la forme KammTail est poussée au maximum, aux limites de ce que les règles UCI d’alors autorisent.
Au cours de l’été 2022, Trek a dévoilé la cinquième génération du Madone,
introduit en 2004. Ce nouveau Madone adopte la technologie IsoFlow qui remplace l’IsoSpeed. Une ligne toujours hors du commun, un poids encore en baisse et un confort annoncé en hausse. Trek annonce 60 secondes de gain par rapport au précédent modèle.
Et combien par rapport au premier Madone de 2004 ?
LE TEMPS DE L’ÉMONDA
Alors que le Madone prend le grand virage de l’aérodynamisme et de la performance ultime avec une ligne ultra racée, Trek lance en 2015 un nouveau modèle qui vient prendre la suite du Madone dans un usage montagne et ultralight. Baptisé Émonda, il est la suite logique de ce qui avait été entrepris en 2008 et 2011 avec les deuxième et troisième générations du Madone. Ce nouveau cadre pèse 690 grammes et s’affiche lors de sa sortie comme le vélo de série le plus léger du monde : 4,6 kg !
Cet article a été publié initialement dans le magazine Collector des 25 ans de Top Vélo disponible sur notre BOUTIQUE.