Scott Addict eRide Premium

L’électrique version light !

Un vélo électrique ? Où ça ?
C’est vrai qu’au premier abord on ne se doute pas que ce Scott Addict est doté d’une assistance électrique. Son cadre conserve des lignes superbes et sportives, son moteur Mahle se fait oublier et le poids est parmi les plus légers de la production.

Un superbe cadre carbone

Normal, c’est un Addict ! Et l’Addict eRide est immédiatement reconnaissable en tant que tel. Il est un vélo de montagne et sa ligne n’est en rien enlaidie ou touchée par l’adoption d’une assistance électrique. C’est un tour de force car on sait qu’il est important de renforcer le cadre, ce qui implique souvent des traits et tubes épais, disgracieux. Rien de ça ici et Scott est parvenu à garder exactement le même design que l’Addict.
Des similitudes qu’on retrouve jusque dans la fibre de carbone utilisée, la HMX. C’est exactement la même fibre que pour les cadres classiques top de gamme. Scott annonce une masse de 1040 grammes pour le cadre de l’Addict eRide, c’est seulement 190 grammes supplémentaires par rapport à l’Addict RC !
La géométrie est aussi quasiment identique à l’Addict. Tout juste peut-on noter la douille de direction plus haute, pour une prise en main plus aidée (l’Addict eRide est un vélo électrique, destiné à un plus large public).

L’intégration est très poussée puis qu’aucun câble, aucune gaine n’est à l’air libre. La pureté de la ligne est préservée et fait de cet Addict une machine très exclusive.
Le poste de pilotage est donc identique à celui de l’Addict RC (Syncros Creston IC).
Le pivot est lui aussi identique entre les deux Addict, et celui-ci a la particularité d’être excentrique. Sa partie haute est décalée de 3mm par rapport au roulement inférieur, afin de laisser passer la câblerie en haut de la douille de direction.

À la lecture de la fiche technique de cet Addict eRide on ne peut qu’être bluffé par le degré d’intégration et le design du cadre, qui ne laisse absolument pas penser qu’il s’agit là d’une machine à assistance électrique. Assurément l’un des plus beaux vélos à l’heure actuelle !

Moteur Mahle X35+

Le groupe propulseur Mahle X35+ (ex Ebike Motion) est le moteur le plus intégré du marché. D’une masse de 3,5 kg il se compose d’un moyeu arrière qui intègre le moteur et d’une batterie extrêmement compacte qui se trouve dans le tube diagonal.
Une deuxième batterie, livrée de série (Range Booster) est présente, à la place du deuxième bidon, sur le tube de selle. Elle permet de prolonger notablement l’autonomie du vélo, jusqu’à 220m de dénivelé positif selon Scott (et augmente la masse totale de 1,65 kg).
Le moteur X35+ affiche une puissance de 250 watts et 40 Nm. Moins que certains concurrents qui affichent parfois plus de 500 watts (et 80Nm), mais le Scott reste un vrai vélo, pas une mobylette !
Seule interface avec le moteur, le bouton placé sur le tube supérieur et doté de LEDS de fonctionnement. Une interface plus élaborée est disponible via une app dédiée et une connexion Bluetooth entre votre Smartphone et le vélo.

Full Dura-Ace !

Il est rare de voir un vélo à assistance électrique équipé du groupe le plus haut de gamme qui soit chez Shimano. D’ordinaire l’Ultegra suffit amplement à l’idée que les constructeurs se font d’un vélo électrique haut de gamme. Certainement une manière de limiter le coût du vélo final…
Et il est vrai qu’à presque 10000 euros ce Scott n’est pas donné, mais il bénéficie des mêmes équipements que son frère Addict RC « musculaire ».
Un groupe Dura-Ace di2 qui permet d’alléger le vélo, de lui assurer un fonctionnement parfait et de le placer d’emblée dans la catégorie des vélos d’exception.
On retrouve des équipements maison Syncros, comme le poste de pilotage (je vous en parle un peu plus haut), la tige de selle et la selle ainsi que les roues. Rien à dire, Scott est largement au niveau des concurrents avec ses composants Syncros !

Sur la route et dans les cols

Nous avons pu mettre à l’épreuve ce nouvel Addict eRide en Italie, dans la région du Trentino. Avec des cols, des descentes et quasiment pas de route plane, c’est le terrain idéal pour mettre à mal un vélo électrique.
L’autonomie évidemment, mais aussi la qualité et la puissance de son assistance ainsi que sa capacité à descendre correctement sans faire trop sentir sa masse.

Et l’Addict eRide se débrouille très bien ! Moteur éteint les sensations ne sont évidemment pas celles d’un vélo classique, mais elles sont bien meilleures que tous les autres vélos électriques sont la masse se situe autour des 13-14 kg. 3 kg d’écart c’est énorme !
Ensuite son confort est exactement le même que l’Addict RC, donc l’Addict eRide n’est pas un tape cul, défaut courant sur les vélos électriques.

Sur le plat il n’y a pas besoin d’allumer l’assistance. Du moins je n’en ressens aucunement le besoin, même pour rouler à 35 km/h. Le rendement est bien présent et il suffit amplement.
Par-contre le moindre raidillon se fait bien plus sentir qu’avec un vélo classique.
Si les jambes sont présentes, pas de problème, sinon on passe tout de suite au deuxième niveau de puissance.
Vous pouvez oublier le premier niveau qui ne sert strictement à rien. Essayé en côte, il ne suffit pas à compenser la masse du vélo. On se retrouve donc à rouler moins vite qu’avec un vélo classique.

C’est sur le deuxième niveau de puissance sur lequel on évoluera la plupart du temps. Il permet la fois de s’affranchir des 10 kg de la machine tout en se faisant plaisir en évoluant plus rapidement qu’avec un vélo classique, sans se faire mal aux jambes.

Le troisième niveau de puissance permet de s’approcher des 20 km/h dans les forts pourcentages ce qui aura tôt fait de vous transformer en grand grimpeur ! Sur le plat, quel que soit la situation on ne descendra jamais sous les 25 km/h.
C’est ce niveau de puissance qu’on emploiera pour escalader un col si la forme vient à manquer.

Attention à l’autonomie qui descend vite avec un tel usage. Tout juste 20 km dans une grosse ascension avec la batterie d’origine et près de 40 km avec la seconde batterie.
Sur la plat l’autonomie atteindra minimum 80 kilomètres en faisant allègrement usage du moteur et plus de 150 m avec la deuxième batterie.

Dans les descentes le comportement est très sain et facile à appréhender. Évidemment l’ajout de la seconde batterie augmente le centre de gravité et rend le vélo un peu plus pataud, mais la frontière entre un vélo électrique et un vélo classique n’a jamais été si mince. Rien à dire sur le freinage Shimano, impérial.

Un vrai vélo, pas une moto !

L’Addict eRide n’est pas une moto. C’est un vrai vélo.
Voici un qualificatif qui devrait en ravir plus d’un ! La géométrie est quasiment identique à l’Addict « normal » et les sensations sont celles d’un vrai vélo, sauf quand la route s’élève. C’est alors qu’on profite de l’assistance Mahle, pour rouler encore plus vite, sans trop souffrir.
Beau, léger, efficace, cet Addict eRide est une réussite. Une machine très convaincante dont la ligne aura vite fait de faire chavirer votre cœur !