La voiture idéale ?
Rare à sa sortie, la Model 3 fait désormais partie du paysage automobile. En blanc, rouge, gris ou bleu, sa face avant de grenouille ne passe pas inaperçue. Il faut dire qu’outre sa plastique plaisante, ses performances, son coût d’usage réduit et son intérieur confortable et spacieux rendent la Model 3 très attirante.
À l’intérieur
Si le Model X était déjà dépaysant, la Model 3 achève de vous faire entrer dans le troisième millénaire. La seule interface, exceptés le volant et les pédales, est le superbe écran de 15 pouces qui trône au milieu de la planche de bord.
Une planche de bord qui se trouve même dépourvue des traditionnels aérateurs. Rassurez-vous ils sont présents, mais cachés, et se commandent directement via l’écran.
Un écran dont l’interface et la réactivité jouent un rôle plus qu’important, essentiel.
Et on n’est pas déçu, le fonctionnement des systèmes embarqués est vif, réactif et surtout enfantin. Bien qu’un peu déroutant au début (réglage des rétroviseurs ou ouverture de la boîte à gant au travers d’une interface tactile), le système est tellement bien conçu que tout se fait en un tour de main.
On a beaucoup reproché à Tesla sa finition aux standards américains. C’est faux ! Bien que certains assemblages gagneraient à être plus précis, la qualité des matériaux intérieurs est de très belle facture. Le cuir végétal est très agréable et résistant et les matières plastiques sont moussées.
La qualité du son de l’intérieur Premium, avec système audio haut de gamme, est exceptionnelle. Les 14 haut-parleurs sont très immersifs et on redécouvre nos morceaux préférés.
Le toit vitré fait profiter de la luminosité extérieure sans que cela soit gênant en plein soleil. Rien à voir avec certains toits panoramiques du groupe PSA, qui transforment l’habitacle en fournaise au moindre rayon de soleil !
Les sièges gagneraient à offrir plus de maintien, surtout sur cette version Performance, capable d’envoyer des G latéraux. Leur confort est très bon, ils ne sont ni trop fermes, ni trop souples. Le chauffage des 5 places est appréciable, commandable uniquement via l’écran central, évidemment ! Si vous êtes assis à l’arrière, il faudra demander à l’avant de l’activer.
En route
Comme pour l’intérieur totalement futuriste (mais furieusement actuel), l’accès à la voiture se fait de manière inhabituelle. Si la Model S et le Model X sont fournis avec une clé, la Model 3 se commande avec un smartphone et l’App dédiée Tesla. Votre téléphone, et la voiture s’ouvre à vous ! Les sensations de conduite sont celles d’une voiture de sport. Les quelque 1 800 kg se font immédiatement oublier et la précision de la direction fait référence dans la catégorie des berlines familiales. Le freinage régénératif est un peu déroutant si l’on n’a pas l’habitude de conduire des véhicules électriques, mais il permet une conduite coulée sans jamais toucher aux freins. En usage sportif le freinage régénératif permet d’aider les freins, on peut alors sur petites routes se faire plaisir, et conduire à 80 % des capacités de la voiture sans martyriser les disques et plaquettes. Bluffant ! Et quel plaisir de regarder la jauge d’énergie se remplir dans les descentes de cols. On récupère facilement 5 % d’autonomie ! L’accélération est fulgurante. Si les chiffres sont parlants (3,4 secondes pour atteindre les 100 km/h), la réalité est encore plus impressionnante. L’absence totale de bruit et la poussée qui ne semble jamais finir ont tôt fait de vous retourner tous les organes et de vous coller au fond de votre siège. Au-delà des accélérations, la motricité est fabuleuse. En sortie de courbe, on peut accélérer pied au plancher, la Model 3 Performance s’extirpe du virage sans aucune perte d’adhérence. La distribution de la puissance, calculée sur chaque roue de façon numérique, explique cela. Une démonstration de performance qui laisse pantois car la facilité d’usage est toujours prédominante. S’il est facile de rouler vite (on se prendra vite pour un pilote tant la Model 3 pardonne), il est aussi facile de rouler paisiblement. Et c’est là qu’on savoure le confort qui n’est pas trop amputé par les grandes jantes de 20 pouces. Si à basse vitesse les imperfections de la chaussée sont perceptibles, passé les 50 km/h, la suspension avale trous et bosses sans faire remontrer de vibrations dans la voiture. Le silence à bord n’est troublé que par les bruits aérodynamiques passé 130 km/h. On se fait vite à cette absence de bruit et cette douceur de fonctionnement. Une douceur qui se ressent aussi dans les commandes, douces et agréables. C’est ce qui ressort le plus après quelques jours au volant de cette Tesla qui endosse plusieurs facettes. De reine des petites routes à championne des départs aux péages, elle sait aussi se faire oublier en ville et sur de grands trajets en consommant peu et en étalant son confort, son espace et sa luminosité.
Un espace de rangement géant au milieu de la console centrale. Outre des ports USB de recharge, il est possible de ranger une grande bouteille d’eau, un appareil photo et tous les objets qu’on emporte en voiture.
Remarquez l’interface des 5 sièges chauffants. Ultra simple !
Un espace intérieur et de chargement surprenant
Dépourvue de tunnel central, la place pour les passagers arrière est inhabituelle pour une auto de ce gabarit. Les sièges sont accueillants et les deux coffres permettent d’emporter de nombreux bagages. Voyager à 5 ne posera aucun problème. Pas plus que le transport de vélo(s). En démontant les roues du vélo, il rentre dans le coffre sans problème. Il reste alors le coffre avant et le coffre inférieur pour ranger des bagages. Seul regret, l’ouverture du coffre reste manuelle. On peut évidemment rabattre la banquette, dans ce cas il sera possible de faire entrer deux vélos entiers, l’un sur l’autre. Nous avons aussi essayé le porte-vélo de la marque Rassine qui s’adapte parfaitement sur le toit vitré de la Model 3. Stylé ! Enfin, il est possible d’opter pour un crochet d’attelage sur les Model 3 SR+ et LR, mais pas sur la Performance. À prendre en compte si vous comptez transporter vos vélos avec un porte-vélo sur attelage.
Si le coffre avant se montre fort pratique, le dessous de coffre arrière permet d’augmenter encore l’espace de chargement. La finition des divers espaces de chargement est de belle facture.
Une consommation ultra basse et une recharge qui ne pose pas de problème !
Si l’électrique vous effraie, sachez que les grands comme les petits trajets ne posent aucun problème à la Tesla Model 3. Il y a un an nous en avions le cœur net avec le Model X, et en 2020 la situation est encore meilleure. Le réseau de Superchargeur Tesla est le plus important au monde et il maille la France avec une station tous les 150-200 km sur autoroute ou alentours. Le nombre de bornes de recharge à destination (hôtels, restaurants, etc) est très important et permet de faire le plein facilement en province ou campagne. Enfin la recharge à domicile permet de gagner un bon tiers de batterie en une nuit et la totalité de la batterie si vous êtes équipé d’une box. Quelques précisions d’usage, en électrique on ne charge que rarement la batterie à 100 %. Il est préférable d’évoluer entre 20 et 80 % de la capacité de la batterie afin de profiter de recharges plus rapides (il est plus rapide de passer de 20 à 80 % sur un Superchargeur que de 80 à 100 %) et d’un freinage régénératif pleinement opérationnel. Ainsi, si vous travaillez à 50 km de votre domicile, une recharge tous les 3 jours suffira. Quelques mots sur la recharge sur Superchargeur. Facturée directement sur le compte de la voiture, l’utilisation est ultra simple. Une quinzaine de minutes suffisent, le temps de regarder une vidéo sur la chaîne Youtube Top Vélo, ou un épisode de votre série préférée. Un autre mode de vie !
Même notre petit village de Mormoiron s’est doté de bornes de recharges. Avec une puissance de 11 kW il faut compter environ 2 heures pour repartir avec 40% supplémentaires. Le temps de profiter d’un bon repas !
Le Superchargeur d’Orange et sa magnifique vue sur le Mont Ventoux.
Performance ou grande autonomie ?
Trois versions de la Model 3 sont disponibles sur le marché français : la SR+ (autonomie standart, la LR (grande autonomie) et la Performance. Si la SR+ est une propulsion avec un seul moteur placé entre les roues arrière, la LR et la Performance sont des 4 roues motrices avec un moteur à l’arrière et un moteur à l’avant. Côté autonomie, Tesla annonce respectivement 409, 560 et 530 km en cycle WLTP. Comptez dans la réalité sur 320 km pour la SR+, 360 km pour la Performance et 400 km pour la LR, sur parcours autoroutiers. En ville et sur nationale, il est aisé de parcourir 20 % de kilomètres supplémentaires. Largement de quoi traverser l’Europe grâce au réseau étendu de Superchargeur de la marque, même avec la SR+. À vous de voir si le besoin d’une 4 roues motrices est important, ce sera lui qui déterminera votre choix. Ensuite entre LR et Performance, la différence se fera essentiellement sur la tenue de route, plus incisive sur la Performance, le confort légèrement meilleur sur la LR et le look. Les performances de la LR, avec 4,6 secondes pour le 0 à 100 km/h sont déjà exceptionnelles. Et côté tarif la gamme débute à 49 600 euros pour la SR+ avec intérieur premium partiel, et 57 800 euros pour la LR. La Performance coûte 64 890 euros. Un tarif à relativiser car l’entretien se résume au changement des plaquettes et disques de freins (souvent à plus de 100 000 km grâce au freinage régénératif), des pneus et des essuie-glaces. Un coût d’usage bien plus faible qu’un véhicule thermique aux performances équivalentes !
Dans la neige et par temps de pluie les 4 roues motrices font des merveilles. Les pneus Michelin Pilot Sport 4S qui équipent la Model 3 Performance sont exceptionnels.