Bénéficiant des nouvelles normes UCI de ratio de tubes 8:1, le tout nouveau Ridley Noah Fast 3.0 se veut disruptif. Étonnamment à l'aise dans tous les registres même en très haute montagne, il se caractérise par un comportement aussi atypique que son design. Rendement, maniabilité, réactivité exceptionnels ne sont pas les seuls As dans sa manche. C'est un véritable avion de chasse qui transformerait n'importe quel cyclotouriste en compétiteur !
Un véritable avion de chasse !
Le retour de la marque belge en WorldTour est fracassant avec sa nouvelle machine typée ultra-aéro : le tout nouveau Ridley Noah Fast 3.0. Ce cadre inédit bénéficiant de l’assouplissement des nouvelles règles UCI sur les ratio des tubes correspond à un véritable fuselage développé dans leur propre soufflerie, élément déterminant dans le choix de Thor Hushovd pour son équipe Uno-X Mobility avec de grandes ambitions.
L’essai d’un vélo d’une équipe professionnelle promet forcément des performances de très haut niveau. La première prise en main à son lancement fut pourtant déroutante avec une machine excellant dans tous les registres même au-delà des 8% de pentes des raidars flandriens (article à relire ici). Confirmation au Mont Ventoux sur circuits et segments classiques de notre banc d’essais, confirmation dans les sensations ressenties, le Ridley Noah Fast 3.0 est hyper-véloce sur tous les terrains. Extrêmement maniable et réactif, il invite aux relances et à pilonner les pédales sans jamais émettre un signe de faiblesse. Il engage le cycliste à toujours s’exprimer à ses propres limites.
Ce nouveau Ridley Noah Fast 3.0 dispose d’une géométrie incroyable avec le passage au ratio 8:1. La marque de Jochim Aerts n’a pas hésité à s’engouffrer dans cette nouvelle opportunité pour créer un vélo plus rapide 8,5W plus efficace que son prédécesseur à 50 km/h.
Le tube de direction paraît sur-dimensionné, énorme même mais pour un aérodynamisme et une identité visuelle jamais vus jusque-là. L’intégration de la câblerie est évidemment totale et le cockpit Nimbus Aero contribue au fonctionnement holistique de l’ensemble dont une fourche également designée à cette faveur.
Le cadre est à géométrie progressive avec un angle de tube de selle plus raide et un boîtier de pédalier abaissé pour accueillir une monte de pneus plus larges de 34mm. La patte de dérailleur UDH confère aussi compatibilité avec tous les groupes du marché, un fonctionnement irréprochable et une fiabilité accrue.
Enfin ce sont des roues DT Swiss ARC 1400 Dicut 65mm qui ont été retenues et validées non seulement par des simulations numériques incluant bidons et compteur mais aussi sur le terrain par les coureurs pros de l’équipe Uno-X Mobility.
Ultra HM carbon 12x142mm, BB86
Shimano Dura Ace DI2 2x12
DT Swiss ARC 1400 Dicut 65mm
Vittoria Corsa Pro Graphene
Nimbus Aero cockpit
Selle Italia SLR Boost Superflow 3D
Environ 7,9 kg
Environ 11 500 euros
Dans une finition brillante en trois coloris uniformes noir, rouge ou violet, le carbone employé pour le cadre et la fourche est évidemment Haut Module avec un lay-up destiné à transmettre l’énergie avec un très haut rendement.
Le cockpit Nimbus Aero est des plus étroits avec 360 mm centre-centre. Ses drops évasés se mesurent à 400 mm centre-centre. La légère courbure de ce cockpit maison vers l’arrière a pour fin une position ergonomique du coureur compétiteur.
Les profils de la fourche et des haubans sont longs et étroits avec pour missions confort et stabilité, maniabilité et réactivité.
Le choix de Thor Hushvod pour son team a été guidé par son objectif final comme il me l’a confié : Remporter le Tour de France d’ici 2030 !
À ce dessein ou à ce destin, la soufflerie Ridley a été l’un des éléments déterminants. Les victoires se remportent sur des gains marginaux à ce niveau et le champion du monde 2010, multiple vainqueur d’étapes sur les plus beaux plateaux à l’heure de son règne glorieux en sait quelque chose.
Au cours de mes premiers essais du Ridley Noah Fast 3.0 en compagnie de Thor, j’ai eu l’honneur de plusieurs démonstrations d’un autre niveau de possibilités de cette machine avec un vrai grand champion à ses commandes pour un véritable émerveillement.
Les seules différences de mon modèle d’essai avec le Ridley Noah Fast 3.0 de base en Shimano Ultegra Di2 commercialisé sur le site internet de la marque sont la transmission Dura-Ace et une selle Selle Italia SLR Boost 3D en lieu et place de la selle Selle Italia SLR Boost plus classique.
En taille L pour mon gabarit 183cm, la machine m’a d’emblée convenu et la position ressentie est évidemment avec un esprit Racing ce que corroborent les premiers coups de pédales et tous les suivants quant à la philosophie inspirée.
À noter que dans les options de transmissions pour le montage figurent Shimano Dura-Ace et Ultegra Di2, Sram Red et Force AXS 2 x 12 vitesses dans tous les cas.
Que peut-on attendre d’un vélo ultra-aéro tel que le Ridley Noah Fast 3.0 ? D’être ultra-performant à haute vitesse dans bien des configurations de vent et il n’y a aucun doute là-dessus sur le plat ou dans les descentes où il se pilote par ailleurs avec facilité et grande précision. Là où on l’attend moins, c’est dans les forts pourcentages, dans les relances aussi domaines dans lesquels je l’ai trouvé juste incroyable malgré ses 8,1 kg (sans pédales) !
Approchant mon meilleur temps de l’année avec une ascension du Mont Ventoux en 1h24 sur l’une de mes tentatives où je n’ai pourtant pas tout donné, cet avion de chasse est aussi sur ce terrain impérial. Il adore retransmettre la puissance avec un rendement incroyable, bien rigide sans pour autant être trop exigeant il amène le cycliste à ses propres limites. La régularité de mes performances sur de multiples ascensions si souvent sous les 1h30 confirme qu’il est toujours au rendez-vous pour vous accompagner dans l’exploit.
La plupart de ce type de vélos vous colle à la selle et bride les relances et la position en danseuse. Ce n’est pas du tout le cas du Ridley Noah Fast 3.0 ! Au contraire il adore ça. Je n’ai jamais autant eu de plaisir à boucher des trous ce que j’avais déjà noté dans mon premier essai dans les monts flandriens. En témoigne cette rencontre dans le Mont Ventoux avec un cycliste pro de la formation Nice Métropole alors à l’entraînement en zone 2. Une fois qu’il m’a passé, au gré des variations de pourcentage, je craquais au-delà des 8% pour revenir systématiquement dès que la pente se faisait un peu plus douce. En ont résulté des sensations et un plaisir incroyable, un moment sympathique et amical aussi entre passionnés.
Un tableau presque parfait pour cette machine qui est l’une des meilleures que j’ai jamais roulé et qui se distingue surtout par son comportement hyper-atypique. Pour un collectionneur de machines de rêve, à posséder absolument dans son garage de collection.
La seule petite ombre que j’ai relevé au cours de l’essai de ce Ridley Noah Fast 3.0 concerne la butée qui empêche le poste de pilotage de taper le tube horizontal. L’angle est assez faible tout de même mais le plus gênant selon moi est le manque d’amorti de type caoutchouc assez souple pour faire un peu plus tampon.
Enfin c’est sur le circuit vallonné du Tour du Mont Ventoux avec ses 100km et 1500m de dénivelé positif cumulé où je me suis adonné à des courses poursuites avec mon fantôme de mes précédentes sorties d’essai sur des segments clés bien identifiés qui a livré des informations tangibles. En toute considération des conditions climatiques ou de forme différentielles, ce sont des performances incontestables que j’ai relevé en parallèle de sensations grisantes. Je ne suis pas personnellement un vrai coursier et compétiteur mais sur ce type de machine, mon instinct de prédateur se réveille !
Le confort sur de longues heures de selle est aussi très satisfaisant même si le Ridley Noah Fast 3.0 n’est pas fait pour se balader. Absorbé, engagé, grisé par sa libération de puissance, le coursier ne s’en posera certainement pas la question mais aucun inconfort significatif ne se signalera d’après mon retour d’expérience, c’est garanti.
Jamais je ne pourrais oublier ce que ce Ridley Noah Fast 3.0 m’a fait ressentir à chaque sortie. C’est une machine d’élite, un avion de chasse, un vélo ultra-aéro qui excelle dans tous les domaines. Il est d’une facilité autant déconcertante en terme de maniabilité et de réactivité que sa propension à vous amener à vos propres limites tout en vous invitant à vous entraîner davantage pour encore mieux l’exploiter sidère.
La marque belge nous offre cette nouvelle interprétation de la vitesse pure avec une vraie disruption qui pourrait bien créer la sensation dans les prochaines années avec l’accomplissement du rêve et de l’obsession de Thor Hushovd : le Tour de France avant 2030 !
Noah est devenu grand et comme le fils de Jochim Aerts fondateur de sa propre marque en 1997, le Ridley Noah Fast 3.0 a atteint le stade de la maturité après transformations itératives successives et aujourd’hui disruption. Le design est atypique, les performances également. Les sensations procurées par ce véritable avion de chasse se rapportent au cocktail de dopamine et d’adrénaline qu’il génère en interne. Pour gagner des courses, pour s’exprimer à son plein potentiel à l’entraînement, pour passer de gentil cycliste à compétiteur agressif, c’est tout le sens de l’existence de ce nouvel opus Ridley Noah Fast 3.0.
